lundi, août 29, 2005

Scones



Ce week-end j'ai expérimenté mon premier home-made afternoon tea écossais. Quoi de mieux pour commencer que les scones ? Ultra simples à réaliser et customisables à souhait. J'ai opté pour un accompagnement british classique : clotted cream and jam. Laissez-moi vous introduire... la crème en Grande-Bretagne. Au rayon frais, la crème se décline selon son taux de matière grasse et éventuellement son épaisseur. La single cream est la plus légère tandis que la double cream s'apparente à notre crème entière. Quant à la sour cream et la clotted cream, elle n'ont pas vraiment d'équivalents en France. J'ai même trouvé de la crème fraîche (sic) dans le supermarché du coin. La clotted cream ou littéralement "crème amalgamée" est la plus fat avec quelquechose comme 65% de matière grasse. Elle présente une fine pellicule jaune sur le dessus et a un goût qui rappelle le beurre et le mascarpone. La meilleure provient du Devonshire, région du sud de l'angleterre. Fondante sur des scones tout chauds, égayée de confiture de framboises ou de mûres, positively gorgeous.

  • 175g de farine
  • 1cs de levure
  • 20g de sucre
  • 35g de beurre
  • 90 mL de lait entier
Tamiser ensemble la farine et la levure.
Ajouter le sucre.
Faire pénétrer le beurre du bout des doigts.
Incorporer progressivement le lait en pétrissant légèrement la pâte.
Elle n'est pas nécessairement très malléable et vous risquez de galérer si vous ne farinez pas suffisamment vos mains.
Etaler la préparation sur une plaque de cuisson farinée, sur 2,5cm.
Découper 4 cercles de pâte.
Enfourner 12-15 minutes à 425F.
Les scones doivent être joliment (hum...) gonflés et dorés.

On pourra aussi les laquer de jaune d'oeuf avant la cuisson.
Mieux vaut les manger tout chauds, avec un intérieur bien moelleux qui fait un peu pâte à pain.

Au moment de la vache folle, j’ai repensé à celui avec Coluche, Les Animaux… Ça se passait en plusieurs épisodes. D’abord, les socialistes étaient au pouvoir, puis les femmes se révoltaient et prenaient le pouvoir aux socialistes. Puis c’étaient les enfants qui se révoltaient à leur tour contre les femmes. A ce moment-là, ils faisaient tous alliance, les socialistes, les femmes, les enfants, car on commençait à sentir que les animaux, à leur tour, aller se mêler de la chose… [Rires.] J’avais écrit trois pages. Gaumont a refusé. Coluche était d’accord. C’était un peu avant sa « campagne présidentielle »…

Jean-Luc Godart

jeudi, août 25, 2005

Red Leicester

Bonne nouvelle, les Glasgowians aiment le fromage. J'ai repere 2 ou 3 fromageries en ville et meme au supermarche on trouve a peu pres tout ce qu'on veut, y compris du brie, du chevre et du camembert francais. Le Red Leicester est un full fat hard cheese orange friable (impossible a raper) a la saveur pas degueu qui rappelle un peu le comte.
Je l'ai introduit dans une salade toute simple mais a tomber...


  • 1 avocat mur a point, detaille en cubes
  • 1 pomme (n'importe quelle Gala fera l'affaire), detaillee en cubes
  • 1 gros morceau de Red Leicester, detaille en cubes


  • 1 trait de jus de citron

  • 1 cs de sauce soja
  • 3 cs d'huile d'olive


  • quelques noix de cajou, grossierement hachees

  • The elder man lay back and looked at him with half-closed eyes.
    "By the way, Dorian," he said after a pause, "'what does it profit a man if he gain the whole world and lose--how does the quotation run?-- his own soul'?"

    The music jarred, and Dorian Gray started and stared at his friend.
    "Why do you ask me that, Harry?"

    "My dear fellow," said Lord Henry, elevating his eyebrows in surprise, "I asked you because I thought you might be able to give me an answer. That is all. I was going through the park last Sunday, and close by the Marble Arch there stood a little crowd of shabby-looking people listening to some vulgar street-preacher. As I passed by, I heard the man yelling out that question to his audience. It struck me as being rather dramatic. London is very rich in curious effects of that kind. A wet Sunday, an uncouth Christian in a mackintosh, a ring of sickly white faces under a broken roof of dripping umbrellas, and a wonderful phrase flung into the air by shrill hysterical lips--it was really very good in its way, quite a suggestion. I thought of telling the prophet that art had a soul, but that man had not. I am afraid, however, he would not have understood me."

    Oscar Wilde, The picture of Dorian Gray

    lundi, août 22, 2005

    Real Bread



    Les Glasgowians (gageons qu'il en va de meme pour le reste de cette ile maudite) ne connaissent pas le concept de boulangerie ni le gout du vrai pain. Certes je m'en doutais, certes je m'y attendais fortement, mais avais-je bien realiser tout le caractere dramatique de la situation ? mm, passe encore pour le chocolat bon marche bourre de MGV mais le pain!!! et tout ce qui va avec, parce que je n'ai pas encore reussi a trouver une patisserie digne de ce nom. Le raffinement d'une viennoiserie, la legerete d'une mousse... que dalle. Je ne vois que jelly non identifiee et pate sucree remplie de chantilly. Je reconnais neanmoins avec plaisir que les sables et autres excellents petits gateaux pour le the ne manquent pas : digestive biscuits, shortbreads, scones (je m'y essaye bientot), blueberry muffins, oatcakes... de quoi se reconforter.


    J'ai comme envie de tourner le gaz
    Comme envie de m'faire sauter les plombs
    Comme envie de t'expliquer comme ça
    Que ton indifférence, elle en me touche pas

    Je peux très bien me passer de toi

    Comme envie de sang sur les murs
    Comme envie d'accident d'voiture
    Comme envie d'expliquer comme ça
    Que ton indifférence elle en me touche pas

    Je peux très bien me passer de toi

    J'ai comme envie d'n'importe quoi
    Comme envie de crever ton chat
    Comme envie d'tout casser chez toi
    Comme envie d'expliquer comme ça

    Je peux très bien me passer de toi

    J'ai comme envie d'une fin torride
    Comme on en voit qu'au cinéma
    J'ai comme envie qu'ce soit terrible
    Et qu'ça se passe juste en bas de chez toi

    Je peux très bien me passer de toi.

    Mano Negra, Pas assez de toi.

    dimanche, août 21, 2005

    The University of Glasgow



    Who is Keyser Soze? He is supposed to be Turkish. Some say his father was German. Nobody believed he was real. Nobody ever saw him or knew anybody that ever worked directly for him, but to hear Kobayashi tell it, anybody could have worked for Soze. You never knew. That was his power. The greatest trick the Devil ever pulled was convincing the world he didn't exist.

    The Usual Suspects (1994), Bryan Singer.

    vendredi, août 19, 2005

    Autopsie d'un Pudding


    Hier soir, la faim au ventre et prise par une subite envie de sucre, je me suis essayee au pudding le plus simple du monde (memes quantites de farine, beurre, sucre et oeufs, ma parole ce n'est pas un pudding c'est un quatre- quarts), qui presente la cuisson la plus rapide du monde (4 minutes au micro-ondes puissance max) et qui s'est avere le gateau le moins sexy du monde...
    Je precise d'emblee que je n'ai pas a ma disposition d'ustensile de mesure (balance, verre doseur...), que je me contente par consequent d'un verre pour les liquides et d'une cuillere pour les solides.

    Premiere difficulte : doser la farine. Si je sais a peu pres qu'une cuillere rase de sucre contient 15g, je suis plus hesitante sur la farine (prononcez "flower" exactement comme les fleurs oui). Je me dis qu'en toute logique la farine etant moins dense que le sucre, on compte en cuilleres bombees et non en cuillere rases. Donc je bombe (largement) mes cuilleres, si bien que je me retrouve avec un gateau farineux...

    Seconde difficulte : ouvrir le pot de baking powder. Comme vous le voyez sur la photo il ne s'agit pas d'un simple sachet de levure mais d'un pot inouvrable et impraticable. Va mettre une pinch dans ton pudding avec ca.

    Troisieme difficulte : beurrer le plat. Evidemment ca semble facile. Seulement quand on a qu'un seul plat en pyrex disponible et qu'on l'a deja utilise pour melanger les ingredients, qu'est-ce qu'on beurre ? hum.

    Dernier obstacle : ne pas se laisser impressionner par la cuisson au micro-ondes. Je n'avais jamais cuit de gateau au micro-ondes et j'avoue avoir ete quelque peu perturbee par l'odeur degagee et le gonflement impressionnant de mon film plastique. J'ai cru que tout allait peter.

    Finalement je me retrouve avec un truc un peu sec, que j'arrose d'un caramel a l'orange. Ce n'est ni mauvais ni bon, c'est quelconque. Cependant, ce matin au petit dejeuner, trempe dans du lait bien chaud... mm, j'ai fini par apprecier.

    C'est l'histoire d'un mec tout bourré qui sort d'un bar. Là, en marchant sur le trottoir, tranquille, qu'est-ce qu'il croise ?
    Une bonne soeur !!!
    Alors de nerf, il lui
    décolle un direct en pleine gueule, suivi d'un coup de pied latéral en pleine face. La nonne s'effondre dans le caniveau en hurlant, et comme ça lui pète les couilles les gonzesses hystériques qui braillent pour un rien, il lui défonce les côtes à coup de latte (évidemment il porte des
    grosses rangers coquées, faut pas déconner...). Au bout de 5 minutes de violence innommable, la vieille ferme enfin sa gueule, et le mec s'exclame, déçu :
    "J'te croyais plus fort que ça, Batman !"

    La Haine (Matthieu Kassovitz)

    mardi, août 16, 2005

    Lasagnes Dressées

    Epinards, poulet et l'inevitable bechamel composent ces lasagnes qui se dressent a meme la plaque de cuisson au lieu de se monter dans un plat a gratin. Que vous subissiez cette contrainte pratique ou que vous souhaitiez simplement disposer de 2 portions de lasagnes individualisees, que vous aimiez les epinards ou pas, cette recette est pour nous.

  • 6 plaques de lasagnes de 20x10 cm
  • 200g de blanc de poulet, detaille en morceaux, sale et arrose de jus de citron
  • 250g d'epinards frais, laves et essores
  • 1 gousse d'ail, finement hachee
  • huile d'olive
  • fromage type gruyere (ici d'est le cheddar, vendu sous vide en gros parallelepipedes rectangles, mild, medium or mature, white or coloured)
  • 1 bechamel

  • Tout d'abord, explicitons l'art de la bechamel...sauce gourmande et simple a realiser.
    Faire fondre 25g de beurre a feu doux. Une fois qu'il gresille (ou chante ou que sais-je), ajouter 25g de farine et melanger rapidement (vous obtenez alors un roux blanc). Incoporer 300mL de lait et remuer sans cesse en augmentant legerement le feu, jusqu'a epaississement notoire. Plus la cuisson sera longue et douce et plus votre sauce sera onctueuse. J'ai mis a peine plus de 5 minutes a faire epaissir la mienne et elle etait neanmoins parfaite pour mes lasagnes. ll ne reste plus qu'a assaisonner de sel et de noix de muscade (oui c'est bateau mais n'empeche, c'est ce qui va le mieux).

    Faire revenir l'ail dans un peu d'huile d'olive (sans coloration)
    Y faire sauter les morceaux de poulet 5 min (jusqu'a coloration)
    Cuire les epinards dans un peu d'huile d'olive a feu doux (pas trop longtemps pour eviter qu'ils ne deviennent amers)
    Egoutter
    Huiler la plaque de cuisson
    Disposer 2 plaques de lasagnes (les miennes ne necessitaient pas de pre-cuisson)
    Garnir d'epinards, de poulet puis de sauce bechamel
    Recouvrir de 2 nouvelles plaques
    Garnir d'epinards et de poulet
    Placer les 2 dernieres plaques
    Garnir d'epinards, poulet et sauce bechamel
    Deposer des tranches de fromage aussi grandes que les plaques (hehe)
    Enfourner 30-35 minutes a 350F.

    Vous obtenez deux portions de lasagnes delicieuses. Cependant, la garniture ne couvrant pas toute la surface des plaques (sinon ca deborde hein), le bord de celle-ci risque de manquer d'humidite pendant la cuisson. C'est ainsi que je me suis retrouvee avec un coeur moelleux et fondant et un exterieur dur et cramoisi. Un petit passage au micro-ondes arrange les choses.

    Comme un poison dans l'eau
    Une bouteille a la mere, qui n'date pas d'hier
    J'essaye de lire entre tes lignes
    J'interprete tes soupirs, tes sourires me font peur

    C'est pas ta faute si c'est la tempete
    La marée haute dans ta tete
    Ca tangue et tu t'en veux
    Amarrée comme tu peux

    Cote a cote à contre-courant
    J'ai envie d'aller vers ton unique univers
    Effaré par ta lumiere
    L'air de rien tu m'eclaires
    Alors je rame
    pour te plaire.

    M, C'est pas ta faute

    lundi, août 15, 2005

    Tunnock's Tea Cake



    What is it, please? Il s'agit d'un Tunnock's chocolate tea cake. J'avais deja vu ces petites choses intrigantes chez Trish Deseine (Je veux du Chocolat!) et il y a quelques jours de ca, j'en devinais un dans la bouche d'une ecossaise. Je partis donc a la recherche de ces "gateaux" et decouvris un dome de chocolat fourre de guimauve (mallow qu'ils mettent sur le paquet) et monte sur un fond de pate sablee. Regressif a souhait, au chocolat au lait meme (j'ai honte), hyper sucre et bourre de MGV. mmm, decortiquer delicatement l'aluminium, croquer dans ce gros truc sans consistance, enfourner la bouchee, sentir s'affaisser la molle meringue sous la pression de la langue. Delightful.

    mardi, août 09, 2005

    Mozzarella en Aubergine et Sauce Tomate


  • 1 aubergine
  • huile d'olive
  • 1 boule de mozzarella, emiettee


  • 1 boite de thon au naturel, emiette

  • 400g de pulpe de tomates
  • 1 oignon, hache
  • origan


  • 2 gousses d'ail, finement hachées
  • quelques feuilles de basilic frais (ou persil à défaut), hachées

  • Detailler l'aubergine dans la longueur en 8 tranches et hacher ce qui reste
    Disposer les tranches sur une plaque de cuisson huilee
    Assaisonner : saler et verser un filet d'huile d'olive
    Rotir 15min a 160 C
    Faire revenir l'oignon et le reste d'aubergine dans un peu d''huile
    Ajouter les tomates
    Assaisonner de sel et d'origan
    Laisser fremir a feu doux
    Melanger le thon et la mozzarella
    Former des boules et disposer sur les tranches d'aubergine refroidies
    Rouler chaque tranche garnie et la placer dans un plat a gratin
    Verser la sauce tomate par dessus
    Enfourner 20min a 170-180 C.

    Les quantites valent pour deux personnes, a servir avec du pain ou du riz.

    "Now this is the first time we've been alone and in a position to talk for years," said Dean. And he talked all night. As in a dream, we were zooming back through sleeping Washington and back in the Virginia wilds, crossing the Appomattox River at daybreak, pulling up at my brother's door at eight A.M. And all this time Dean was tremendously excited about everything he saw, everything he talked about, every detail of every moment that passed. He was out of his mind with real belief. "And of course now no one can tell us that there is no God. We've passed through all forms. You remember, Sal, when I first came to New York and I wanted Chad King to teach me about Nietzsche. You see how long ago? Everything is fine, God exists, we know time. Everything since the Greeks has been predicated wrong. You can't make it with geometry and geometrical systems of thinking. It's all this!" He wrapped his finger in his fist; the car hugged the line straight and true. "And not only that but we both understand that I couldn't have time to explain why I know and you know God exists." At one point I moaned about life's troubles-how poor my family was, how much I wanted to help Lucille, who was also poor and had a daughter. "Troubles, you see, is the generalization-word for what God exists in. The thing is not to get hung-up. My head rings!" he cried, clasping his head. He rushed out of the car like Groucho Marx to get cigarettes- that furious, ground-hugging walk with the coattails flying, except that he had no coattails. "Since Denver, Sal, a lot of things- Oh, the things-I've thought and thought. I used to be in reform school all the time, I was a young punk, asserting myself-stealing cars a psychological expression of my position, hincty to show. All my jail-problems are pretty straight now. As far as I know I shall never be in jail again. The rest is not my fault." We passed a little kid who was throwing stones at the cars in the road. "Think of it," said Dean. "One day he'll put a stone through a man's windshield and the man will crash and die-all on account of that little kid. You see what I mean? God exists without qualms. As we roll along this way 1 am positive beyond doubt that everything will be taken care of for us-that even you, as you drive, fearful of the wheel" (I hated to drive and drove carefully)-"the thing will go along of itself and you won't go off the road and I can sleep. Furthermore we know America, we're at home; I can go anywhere in America and get what I want because it's the same in every corner, I know the people, I know what they do. We give and take and go in the incredibly complicated sweetness zigzagging every side." There was nothing clear about the things he said, but what he meant to say was somehow made pure and clear. He used the word "pure" a great deal. I had never dreamed Dean would become a mystic. These were the first days of his mysticism, which would lead to the strange, ragged W. C. Fields saintliness of his later days.

    Jack Kerouac, On the road

    lundi, août 08, 2005

    Sweet Chocolate Cheesecake


    Philadelphia est un fromage cremeux, entre le fromage a tartiner type Saint-Moret et le mascarpone. Il n'y a pas vraiment d'equivalent en France je pense. Je vous propose aujourd'hui le cheesecake le plus cremeux du monde, avec de vrais digestives biscuits !

  • 300g full fat soft cheese (Philadelphia)
  • 1 egg
  • 75g dark chocolate (75%), melted
  • 100g sugar
  • 125g digestives biscuits
  • 25g butter, melted

  • Ecraser les biscuits avec le beurre fondu
    Tapisser le fond du moule de ce melange sableux
    Blanchir l'oeuf avec le sucre au fouet
    Ajouter le fromage cremeux et fouetter pour homogeneiser
    Incorporer le chocolat fondu
    Verser dans le moule
    Enfourner 30 minutes a chaleur basse (160 C).

    Parsemer de noix de coco rapee a la sortie du four et maintenir au frais quelques heures avant de deguster.
    Il est encore meilleur le lendemain car la garniture a eu le temps de figer et les biscuits emiettes se sont amalgamer, formant un semblant de vrai fond de tarte.

    C'est alors que Picasso
    qui passait par là comme il passe partout
    chaque jour comme chez lui
    voit la pomme et l'assiette et le peintre endormi
    Quelle idée de peindre une pomme
    dit Picasso
    et Picasso mange la pomme
    et la pomme lui dit Merci
    et Picasso casse l'assiette
    et s'en va en souriant
    et le peintre arraché à ses songes
    comme une dent
    se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
    avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
    les terrifiants pépins de la réalité.

    Jacques Prevert, Paroles,
    Promenade de Picasso

    jeudi, août 04, 2005

    Marmite



    Pour ce premier post ecossais, je vous presente la fameuse Marmite, produit purement brittish ! Il s'agit d'extrait de levure (comme indique sur le flacon) avec du sel, des epices, du sucre, des herbes et quelques autres extraits vegetaux. Degustee en general tartinee sur des toasts ou dans des sandwiches, elle possede une saveur caracteristique qui porte a controverse, on ne peut que l'aimer ou l'avoir en horreur. Pour avoir teste hier, je trouve ca degueulasse et agressif. D'abord psychologiquement, le concept "extrait de levure" me rebute un peu. Ensuite l'aspect n'est pas tres encourageant, on dirait une sorte de caramel fonce a moitie fige, qui fait plein de fils. Mais le gout depasse les limites acceptables. C'est acide et aggressif a vous en faire tousser d'ecoeurement. J'admet qu'on puisse s'en servir en tant qu'epice pour relever certains plats, mais la tartiner sur du pain... j'avoue que ca me depasse.

    Then they fell upon each other, like young bulls, in all the glory of youth, with naked fists, with hatred, with desire to hurt, to maim, to destroy. All the painful, thousand years' gains of man in his upward climb through creation were lost. Only the electric light remained, a milestone on the path of the great human adventure. Martin and Cheese-Face were two savages, of the stone age, of the squatting place and the tree refuge. They sank lower and lower into the muddy abyss, back into the dregs of the raw beginnings of life, striving blindly and chemically, as atoms strive, as the star-dust if the heavens strives, colliding, recoiling, and colliding again and eternally again.

    Martin Eden, Jack London