vendredi, octobre 14, 2005

Poulet et Poivron, mais pas que



Easy to make, lovely to eat (for 2)

  • 2 blancs de poulet, découpés en petits morceaux
  • 1 poivron jaune, détaillé en lanières
  • 1 dizaine de baby carrots, détaillées en mini tronçons
  • 1 avocat, découpé en cubes
  • 2 échalotes, finement émincées
  • 1cs de graines de sésame
  • 6cs de sauce soja légère
  • huile d'olive
  • 1 jus de citron
  • persil en bouquets, haché
Arroser les morceaux de poulet du jus de citron
Laisser mariner quelques minutes
Chauffer un peu d'huile d'olive dans un wok (faut que ce soit tres chaud)
Faire sauter les morceaux de poulet 1 minute sur feu vif, en remuant
Retirer du wok
Rajouter un peu d'huile
Saisir tous les légumes sur feu vif 5 minutes
Remettre le poulet
Saupoudrer des graines de sésame
Verser la sauce soja
Parsemer de persil et remuer le tout
Chauffer encore quelque temps
Servir au bol.

A quoi cela revient-il, au fond, la cruche à l'eau ? A exalter les possibilités de l'homme. Il résulte bien, vous l'avez senti, de notre chanson de geste, que toute l'histoire a l'homme pour sujet. C'est à sa maladresse, au bout du compte, que l'on doit le bris de cette cruche, et l'admirable proverbe que nous avons aujourd'hui entre les dents. Et que nous vous proposons de remplacer incontinent par la remarque suivante : Vide ou pleine, un homme peut toujours casser une cruche.
Répétons-le : l'eau n'y est pour rien. L'homme, au demeurant, s'en fout bien, parce qu'il peut toujours en fabriquer une autre pourvu qu'il dispose d'argile, de soleil et de talent, éléments simples fort répandus à la surface du coléopterre sur lequel nous citoyens. Et cette élimination de l'eau, inattendue mais prévisible, nous permet bien de regagner les perspectives enthousiasmantes du début, à savoir qu'un homme aura toujours assez de cruches pour venir à bout de l'eau, qu'il pourra avantageusement, à l'occasion, remplacer par le sirop de lune, la vodeca, le pett e-roll, l'aguardiente, le pulque, le raki, le saké, le bayrum, le tequila ou tout autre liquide dont la consommation immodérée constitue la supériorité essentielle de l'humain sur le cruchesque, voire sur le reste de la création, ainsi que le démontre son comportement après l'absorption de ces produits spirituels dus uniquement à son industrie, laquelle outre qu'elle produit des cruches et des proverbes, en fait l'égal d'un Dieu auquel, du reste, nous ne croyons pas. Car nous lui préférons le monde, et avant tout le Monde 'Pataphysique, le seul réglé dans des sens quelconques au choix, et qui, lui, tourne à la vitesse variable dont naissent les gravités dissemblables par la vertu desquelles nous pouvons, enfin, percevoir l'accélération, le mouvement, le sommeil, la Chandeleur et la fumée comme des entités diverses, fructueuses, favorables (s'il fait beau) et dignes, quoi qu'il arrive par la suite, d'être conservées dans la mémoire des hommes jusqu'à ce que, monsieur, vous me direz enfin de m'arrêter, à quoi j'obtempère en restant, vous n'en doutez pas, votre obéissant serviteur.

Boris Vian

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