mercredi, mai 07, 2014

Salsiccia Piquante de Napoli



Elle est belle ma saucisse ? En tout cas, elle a le mérite d'être napolitaine. Sacrément piquante, on dirait un genre de chorizo. Elle se déguste en tranches fines à  l'apéro, ou en agrément d'une salade de haricots verts et pommes de terre. Elle peut servir de garniture à la pizza, éventuellement accompagnée de friarielli, ces espèces d'épinards au goût légèrement amer... un vrai délice !

Comment pouvais-je me rendre supérieur à la force de l'argent ? Le procédé le plus simple était de m'écarter de la sphère de son influence, c'est-à-dire la civilisation : aller aux champs, manger des racines et boire de l'eau des sources ; me promener nu, et vivre comme un animal. Mais cela, en admettant même que ce ne fût pas difficile à faire, n'était pas combattre une fiction sociale ; ce n'était même pas combattre - c'était fuir. Bien sûr, celui qui refuse d'engager le combat n'y est pas vraiment vaincu. Mais il est vaincu moralement parce qu'il ne s'est pas battu. Le procédé ne devait pas être celui-là : ce devait être un procédé de combat et non de fuite. Comment soumettre l'argent, en le combattant ? Comment me dérober à son influence et à sa tyrannie sans esquiver la rencontre ? Il n'y avait qu'une manière : l'acquérir. L'acquérir en quantité suffisante pour cesser de sentir son influence ; et plus grande serait la quantité, plus libre je serais. Quand j'ai vu cela clairement, avec toute la force de mes convictions et ma logique d'homme lucide, je suis entré dans la phase actuelle - commerciale et bancaire, cher ami - de mon anarchisme.

Fernando Pessoa, Le banquier anarchiste.

1 commentaire:

1001-Romans a dit…

J'y aurais bien goûté!