dimanche, mai 29, 2011

En rester Baba !


Depuis que j'ai goûté les impressionnants babas italiens, servis tout nus, à la Pasticceria Pannocchi de Roma, via Bergamo, 56, l'idée me trotte dans la tête de me lancer moi-aussi dans l'aventure du Baba au Rhum... Le dernier numéro du magazine Desserts, de Relais Desserts, qui met à l'honneur la chantilly, m'a terriblement fait envie, précipitant mon passage à l'acte avec la recette d'Aurélien Trottier, pâtissier à Angers. Comme à mon habitude face à une nouveau challenge sucré, je me suis aussi tournée vers une valeur refuge, Pierre Hermé et son Larousse du Chocolat. Après deux-trois calculs et compromis, je suis arrivée à la recette qui suit.

Le baba est un gâteau brioché, et qui dit brioché, dit levée obligatoire, mie aérienne requise. La brioche n'étant pas mon fort (pour cause de four tout en puissance, de lait froid qui fait tout retomber...etc), j'avoue que j'avais d'abord quelques doutes et appréhensions. PH recommande un travail de la pâte musclé, une levée classique d'au moins une heure, puis une pousse tout aussi longue... autant dire qu'il faut être motivé. Fort heureusement, A. Trottier a une astuce, que je vous livre sans vergogne : verser le beurre fondu encore tout chaud sur la pâte et laisser reposer avant de l'amalgamer, de sorte que la chaleur du beurre va activer la levure et accélérer la montée. Efficacité garantie. J'ai agrémenté mon baba de raisins secs (il paraît que sinon c'est un savarin...?). J'ai suivi les indications de PH pour le jus, qui s'est révélé excellentissime. Enfin, j'ai monté ma chantilly sans trop forcer, parce que j'ai toujours peur qu'elle vire au beurre.



Qu'est-ce qu'il nous faut ?
  • 1/4 de paquet de farine
  • 1/4 de paquet de sucre
  • 1 boîte d'oeufs
  • 1 cube de levure de boulanger
  • 1/2 plaquette de beurre frais
  • un peu de miel (acacia)
  • un peu de sucre glace
  • des bâtons de cannelle
  • un peu de cannelle en poudre
  • deux petites bouteilles de crème liquide
  • une bouteille de rhum ambré
  • 1 citron et 1 orange
  • une poignée de raisins secs
  • 1/2 gousse de vanille
  • 1 pincée de sel
Comment procéder ?
  1. Réhydrater les raisins secs dans un peu d'eau chaude avec quelques gouttes de rhum
  2. Faire tiédir 50 mL d'eau et y dissoudre le sel, 1cc de miel et 25g de levure
  3. Prélever la moitié du zeste de citron et l'ajouter au mélange
  4. Ajouter 100g de farine et deux oeufs ; bien mélanger à la cuillère en bois
  5. Ajouter encore 150g de farine, deux oeufs et les raisins égouttés ; mélanger jusqu'à obtenir une préparation lisse
  6. Faire fondre 75g de beurre et verser chaud sur la pâte sans mélanger
  7. Laisser reposer la pâte 15-20 minutes (jusqu'à une demi-heure) ; elle doit gonfler significativement ; incorporer le beurre
  8. Beurrer un moule à kouglof et le garnir de préparation ; couvrir d'un linge et laisser pousser une vingtaine de minutes, jusqu'à ce que la pâte atteigne le haut du moule
  9. Pendant ce temps, préchauffer le four à 170°C ; enfourner le baba et le cuire 40 minutes
  10. Démouler le baba et le laisser refroidir et sécher légèrement quelques heures
  11. Porter à ébullition 500 mL d'eau avec 250g de sucre, 3 bâtons de cannelle, 1cc de cannelle et 1/2 zeste d'orange ; retirer du feu, ajouter 10 cL de rhum et laisser refroidir jusqu'à 60°C ; filtrer le sirop
  12. Placer le baba dans un plat ; Prélever des louches de sirop et en imbiber le baba ; la quasi-totalité du sirop doit être absorbée ; égoutter
  13. Monter la crème en chantilly avec les graines de vanille et un peu de sucre glace ; garnir le centre du baba de crème et servir.

Pour varier, la crème à tropézienne, composée en proportions égales de crème fouettée et de crème pâtissière, constitue une bonne alternative à la crème chantilly ! (voir commentaires)


La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c'est la littérature. Cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas, parce qu'ils cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi, leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas "développés". Notre vie ; et aussi la vie des autres ; car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune.
Marcel Proust, Le temps retrouvé

5 commentaires:

JiB a dit…

C't'aprèm je me lance dans le baba, en regardant la finale de Roland-Garros. On sait s'éclater dans le Sud quand c'est l'automne!

Dodie a dit…

Tu vas voir, tu vas kiffer ! Des pronostics pour RG ?

JiB a dit…

Mon coeur dit Federer, mais je sais que je vais encore être déçu.
Première levée en cours, la pâte m'a l'air pas très consistante.

JiB a dit…

Bilan : top!
Finalement le gâteau était nickel, j'avais fait un grand gateau dans un moule type moule à charlotte, et j'ai découpé un cercle intérieur avec un emporte-pièce. J'ai imbibé assez légèrement, je n'aime pas trop quand ça fait trop éponge, et chacun a pu réimbiber à volonté sa part. (Même moi j'ai rajouté du sirop, c'était trop léger à la base)
Hésitant entre la crème chantilly et la patissière, j'ai fait un mélange 50/50 comme la crème pour les tartes tropéziennes. C'était une bonne idée ;)
J't'envoie une photo de mon chef-d'oeuvre!

Dodie a dit…

Yeah, la classe ! Je connaissais pas la crème de la tropézienne... une idée pour la prochaine fois :) J'attends la photo !