Depuis le temps que je traîne sur les blogs culinaires en tout genre j'ai emmagasiné une floppée de fantasmes. Il me faudra de la patience et de l'argent pour tous les assouvir, les orgasmes gustatifs reviennent cher dans la capitale. Laissez-moi cependant vous conter ma dernière aventure gourmande.
C'était hier. Je décidai brusquement d'aller chez Sadaharu Aoki me fournir en desserts pour la soirée. Le choix fut difficile. Je trouvais l'ambiance de la boutique reposante et devenais rêveuse. J'optai pour deux douceurs, un duomo au thé vert matcha et un cassis-chocolat. On me fit un joli paquet après m'avoir délestée d'une dizaine d'euros (je me demande toujours pourquoi les produits chers sont parés de tant d'emballages). Je rentrai chez moi.
Vint le moment de la dégustation, après un dîner ordinaire (mais bon!) pendant lequel les papilles ne furent pas sollicitées à outrance. Mon palet était donc prêt à recevoir l'offrande délicieuse. Mais là, déception. Tout ça pour ça?... Passent encore les couleurs vives aspect chimique - ils le font tous, Pierre Hermé le premier. Mais le goût mes amis... le goût ! Où est-il passé ? Certes ce sont de fines pâtisseries, joliment structurées, qui fondent en bouche et croustillent tout à la fois pour un joli contraste des textures. Mais qu'elles sont fades ! Je croyais que le matcha était amer. Que nenni. Je croyais que le cassis se paraît d'une petite acidité revigorante. Que nenni. Je croyais que le chocolat était puissant. Que nenni. Tout est over-sucré à tel point que l'on ne distingue plus les goûts. C'est triste à dire mais je suis déçue. Je crois bien que la mode des gâteaux fluos et figés (à la gélatine animale) me laisse de plus en plus blasée. J'ai envie de vrai, de franc, d'un truc dans lequel on peut mordre, croquer, qu'on a envie d'engloutir mais qu'on se plaît à déguster du bout des lèvres. J'ai envie d'authenticité que diable. Un Gérard Mulot fait cent fois mieux, pour moins cher.
Alors quand je vois que Sadaharu Aoki vend ses tablettes de chocolat 8 euros les 100 grammes... je me demande si Pralus ne fait pas cent fois mieux. Ne nous laissons pas gagner par le cynisme culinaire cependant. J'ai fait de jolies découvertes à Paris et je vous les conterai bientôt.
3 commentaires:
Eh ben je crois que ce post est révélateur d'au moins une chose : tu deviens experte en la matière ! Tu connais des tas de choses pour les avoir goûtées. Ou cuisinées. Et du coup, tu peux en parler avec subtilité : à lire ce post, on a l'impression de tester les pâtisseries chimiques de ton japonais (t'as acheté les pâtisseries chez un japonais ? en tous cas, le nom sonne assez extrème-orient :-). Tu vois, pour moi, soit c'est bon (90% des cas. 100% quand c'est à base de fromage ou de chocolat, mais 0% quand on a les deux à la fois), soit c'est pas bon. Ignorance is bliss comme on dit chez nous cousins d'outre-manche / -atlantiques et toc ! PS: et la citation? pas de citation pour ce post? Tu renouvelle le concept du blog cuisine + citations ou bien c'est le dépit qui te fais perdre le fil? ;-p
Haha, merci pour ce commentaire Schangele. Et en effet, c'est par dépit (et par flemme j'avoue) que je n'ai pas mis de citation... mais ça revient !
C'est de la faute de la droite capitaliste et poujadiste ! C'est tout ! REVOLUTION !
Enregistrer un commentaire