Les
filhos sont de gros beignets portugais qu'on déguste à Noël. Il n'y a pas une mais n recettes de filhos et autant de façons de les préparer. Plus ils sont fins, plus ils croustillent ; plus ils sont épais et plus ils sont moelleux.
Qu'est-ce qu'il nous faut ?
- 8 oeufs
- 750g de farine
- 20g de levure fraîche de boulanger
- 100 mL de lait (un peu moins en fait)
- huile d'olive tiède (à vue !)
- eau de vie + rhum arrangé
- 1 zeste de citron
- sucre
- cannelle
Comment procéder ?
- Faire tiédir le lait, ajouter un peu de sucre et y délayer la levure fraîche
- Verser la farine dans un très grand saladier ; ajouter la levure délayée et mélanger
- Battre les oeufs en omelette puis les incorporer au mélange précédent
- Parfumer la pâte avec une zeste de citron, de l'eau de vie, du rhum
- Pétrir la pâte sur un plan de travail pendant très très longtemps, pour qu'elle acquière une texture bien souple
- Remettre la pâte dans le saladier et verser de l'huile d'olive à sa surface
- Laisser monter au chaud au moins 2 heures ; il faut qu'elle ait doublé de volume
- Remplir une sauteuse ou une grande poêle d'huile de tournesol aux trois quarts ; chauffer à 180°C
- Badigeonner ses mains d'huile d'olive ; prélever une petite boule de pâte et l'étaler légèrement, juste suffisamment pour pouvoir la poser sur le dos de sa main (gauche) ; en maintenant la pâte avec le pouce et l'index, l'étirer à peu près uniformément par tous ses côtés jusqu'à obtenir l'épaisseur désirée (ne pas se formaliser s'il y a de petits trous)
- Plonger délicatement la pâte étalée dans l'huile chaude et laisser frire quelques minutes ; retourner et poursuivre encore quelques minutes, jusqu'à ce que le beignet soit bien coloré
- Déposer sur une assiette recouverte de papier absorbant ; saupoudrer d'un mélange sucre-cannelle avant complet refroidissement.
On fait d'abord la cuisine pour soi-même. Si l'on considère que l'on devient ce que l'on mange, alors cuisiner constitue un moyen pour maîtriser ce que l'on est. Lorsque l'on commence à piocher dans la gamme de couleurs qu'offre la nourriture pour composer une harmonie de goûts et de textures, on entrevoit la possibilité de satisfaire ses envies. Il suffit alors d'imaginer pour créer.
On fait aussi la cuisine pour ceux qu'on aime. Au cours de la phase préparatoire, où l'on cherche à anticiper ce qui va plaire, aussi bien que pendant les heures passées à peler, couper, presser, mélanger, malaxer, façonner, monter, foisonner, garnir... l'autre est constamment présent, avec ses désirs et ses attentes. Qu'il s'agisse de nourrir au plus vite des bouches affamées, de rendre service à une cuisinière fatiguée ou débordée, d'impressionner des connaissances ou des collègues, de se rendre indispensable à ceux dont on dépend, ou de partager un moment de convivialité avec des amis, cuisiner est toujours l'expression d'une forme d'amour.
Et puis, parfois, on cuisine pour rendre hommage à ceux qu'on a aimés, et qui ne sont plus là. On se conforme alors à un rituel, instauré avec eux, pour faire resurgir le passé. Chaque geste reproduit évoque par réminiscence le souvenir de l'être cher. On a de nouveau devant les yeux son image, on entend sa voix, on capte son sourire, on perçoit ses certitudes et ses envies. On vit, pour un moment, dans l'illusion de sa présence.