Spaghettoni, aubergine coupée mini mini, piments doux et tomates cerises.
Car raconter par exemple, de longs récits sur la façon dont j'ai gâché ma vie dans mon trou, la désagrégation morale, l'absence de milieu, la perte du vivant et ma méchanceté vaniteuse dans mon sous-sol, je vous jure, cela n'a pas d'intérêt ; le roman a besoin d'un héros et là, exprès, sont réunies toutes les caractéristiques d'un anti-héros et puis, surtout, cela fera une impression desplus désagréables, parce que nous avons tous perdu l'habitude de la vie, nous sommes tous plus ou moins boiteux. Nous en avons tellement perdu l'habitude, même, qu'il nous arrive parfois de ressentir uen sorte de répulsion envers la "vie vivante", et c'est pourquoi nous ne pouvons pas supporter qu'on nous rappelle qu'elle existe. Ca où en sommes-nous arrivés ? La véritable "vie vivante", c'est tout juste si nous ne la ressentons pas comme un travail, comme une carrière, presque, et nous sommes tous d'accord, au fond de nous, que c'est mieux dans les livres.
Dostoïevski, Les carnets du sous-sol.
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