Initialement cette recette est faite pour des cerises griottes au sirop. Cependant comme la saison s'y prête, autant utiliser des fruits frais. On dénoyautera les cerises avec soin et on n'aura aucune réticence à laisser se répandre leur jus lors de la cuisson.
Travailler le beurre en pommade avec les sucres
Incorporer les oeufs un à un
Ajouter le chocolat râpé (le plus finement possible, même si c'est certes fastidieux, long, pénible...)
Mélanger la farine et la levure
Incorporer progressivement ces éléments solides à la préparation
Garnir un moule à manquer beurré et fariné
Disposer les cerises dénoyautées en les enfonçant légèrement dans la pâte
Enfourner 30 minutes à 180°C.
Accompagner éventuellement d'une cuillère de crème fraîche. Le gâteau est très moelleux, avec les touches de chocolat râpées qui fondent agréablement sous le palais. Les cerises juteuses relèvent le tout par leur acidité.
Comment pouvais-je me rendre supérieur à la force de l'argent ? Le procédé le plus simple était de m'écarter de la sphère de son influence, c'est-à-dire la civilisation : aller aux champs, manger des racines et boire de l'eau des sources ; me promener nu, et vivre comme un animal. Mais cela, en admettant même que ce ne fût pas difficile à faire, n'était pas combattre une fiction sociale ; ce n'était même pas combattre - c'était fuir. Bien sûr, celui qui refuse d'engager le combat n'y est pas vraiment vaincu. Mais il est vaincu moralement parce qu'il ne s'est pas battu. Le procédé ne devait pas être celui-là : ce devait être un procédé de combat et non de fuite. Comment soumettre l'argent, en le combattant ? Comment me dérober à son influence et à sa tyrannie sans esquiver la rencontre ? Il n'y avait qu'une manière : l'acquérir. L'acquérir en quantité suffisante pour cesser de sentir son influence ; et plus grande serait la quantité, plus libre je serais. Quand j'ai vu cela clairement, avec toute la force de mes convictions et ma logique d'homme lucide, je suis entré dans la phase actuelle - commerciale et bancaire, cher ami - de mon anarchisme.
Fernando Pessoa, Le banquier anarchiste.
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