lundi, novembre 07, 2005

Curried poached chicken



  • 3 chicken tighs (300-400g)
  • 1 leek, sliced
  • 1 parsnip, sliced
  • 1 tomatoe, cut into small pieces
  • 2 garlic cloves, 1 sliced and 1 chopped
  • 2 shallots, sliced
  • 1 piece of ginger, sliced
  • 100 mL coconut milk
  • 1cs flour
  • 1tbsp curry powder
  • 1/2 tsp cumin seeds
  • 1 handful of fresh tarragon, chopped
  • 1 tbsp olive oil
  • 1 knob butter
Put the chicken tighs, the leek, the sliced garlic clove, half the ginger and some salt in pan
Cover with water and bring to the boil
Simmer for 20-30 minutes
Lift the chicken tighs onto a plate
Remove the bones and skin, then cut the flesh into small pieces
Strain the stock then add bones and skin to it
Reduce it to 200 mL
Fry the parsnip in olive oil => lightly golden
Remove the parsnip from the pan
Add the knob of butter and melt it
Cook the shallots gently for 7-8 minutes
Season with curry powder and cumin seeds
Fry for 2 minutes
Stir in the flour, then the tomatoe, then the coconut milk
Add the stock gradually, then the parsnip
Simmer for 5 minutes
Stir in the chicken and finally the chopped tarragon.

2-3 portions, serve with rice, or noddles or whatever.

J'ai pensé que je n'avais qu'un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. J'ai fait quelques pas vers la source. L'Arabe n'a pas bougé. Malgré tout, il était encore assez loin. Peut-être à cause des ombres sur son visage, il avait l'air de rire. J'ai attendu. La brûlure du soleil gagnait mes joues et j'ai senti des gouttes de sueur s'amasser dans mes sourcils. C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant. Je savais que c'était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d'un pas. Mais j'ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette fois, sans se soulever, l'Arabe a tiré son couteau qu'il m'a présenté dans le soleil. La lumière a giclé sur l'acier et c'était comme une longue lame étincelante qui m'atteignait au front. Au même instant, la sueur amassée dans mes sourcils a coulé d'un coup sur les paupières et les a recouvertes d'un voile tiède et épais. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi. Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait de toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.

Camus, l'Etranger.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'étranger, mon livre préféré, le manifeste ultime contre la peine de mort. Du coup, j'ai même pas lu la recette :-)