samedi, juillet 30, 2005
Tablettes de Secours
Demain je m'envolerai pour Glasgow où je vais séjourner pendant les 6 prochains mois de ma vie. Pour affronter les soirées froides et humides de l'Ecosse (oui bon, c'est ptet pas pour tout de suite non plus), il me fallait bien 5 tablettes de très bon chocolat. Celles-ci viennent de chez Pralus, chocolatier de renom à Roanne. Il s'agit de grands crus, c'est-à-dire que chaque chocolat est élaboré à partir de fèves provenant d'une seule origine, ce qui lui confère un goût très typé. La plupart du temps, le chocolat que vous achetez (que ce soit en supermarché comme chez les artisans) est au contraire un mix de fèves de différentes variétés et différentes origines, de manière à équilibrer les arômes et saveurs. Ainsi le produit final a un goût censé plaire à tous. Avec de telles tablettes, les impressions sont inégales d'un cru à l'autre et il n'est pas exclu qu'elles soient déroutantes, voire désagréables.
Chaque chocolat est accompagné d'un petit descriptif évocateur:
Indonésie Criollo _ fraîcheur et subtilité, arômes boisés et champignons des bois, acidulé et long en bouche (un des meilleurs, doux et raffiné)
Jamaïque Trinitario _ épicé, fruité, tanin, boisé et long en bouche
Java Criollo-Trinitario _ fraîcheur et subtilité, arômes boisés et champignons des bois, acidulé et long en bouche (identique à celui d'Indonésie...?)
Madagascar Criollo _ nez frais, légèrement mentholé et fruité, fin en bouche et acidulé (un chocolat qui passe bien, un peu ludique)
Ghana Forastero _ persistance aromatique, cacao, épicé (aussi bon que celui d'Indonésie mais dans un tout autre registre, beaucoup plus corsé et puissant, légèrement âpre... that's real chocolate)
Forastero, Criollo et Trinitario sont les 3 variétés de cacaoyers. La première est la plus résistante et la plus cultivée (70-75% de la production), c'est à elle que vous avez affaire quand vous achetez une tablette de chocolat quelconque au supermarché. La seconde promet un chocolat fin et subtil, parfumé et long en bouche (5% de la production). La troisième est une variété hybride des deux autres (20% de la production), résistants et dont les fèves fournissent un chocolat de bonne qualité, long en bouche (critère primordial!).
Grandpa George : The kids who are going to find the golden tickets are the one that can afford to buy candy bars every day. Now Charlie only gets one a year. He doesn't have a chance. Mark my words. The kid to get the first golden ticket will be fat, fat, fat.
[Augustus appears and cameras flash]
Augustus Gloop : I'm eating the Wonka bar and I taste something that is not choclate. Walnut? Coconut? Peanut? I look down and I find the golden ticket.
[the Bucket home sees the TV with Augustus on the screen] Grandpa George : Told you he'd be a porker.
Charlie and the Chocolate Factory (2005), Tim Burton.
jeudi, juillet 28, 2005
Farandole
Glaces à la framboise et à la vanille sur biscuit joconde.
Something in the way she moves
Attracts me like no other lover
Something in the way she woos me
I don’t want to leave her now
You know I believe her now
Somewhere in her smile she knows
That I don’t need no other lover
Something in her style that shows me
Don’t want to leave her now
You know I believe her now
You’re asking me will my love grow
I don’t know, I don’t know
You stick around now it may show
I don’t know, I don’t know
Something in the way she knows
And all I have to do is think of her
Something in the things she shows me
Don’t want to leave her now
You know I believe her now
Something, The Beatles.
mercredi, juillet 27, 2005
Pasta pronto
Des pâtes aux légumes rôtis est un plat alléchant en cette période estivale. Mais comment éviter de faire marcher le four par cette chaleur ? Wok, wok, wok.
500g de fusilli 3cs d'huile d'olive 2 mini-poivrons verts, coupés en lanières 2 petites courgettes, émincées 2 petites aubergines, émincées
3 tomates (try the black ones), pelées et hachées 1 gros oignon ou 3 oignons nouveaux, haché(s) 2 gousses d'ail, finement hachées quelques feuilles de basilic frais (ou persil à défaut), hachées
Cuire les pâtes al dente dans l'eau bouillante salée
Chauffer 2cs d'huile d'olive dans un wok et faire sauter les courgettes et aubergines 3 minutes en remuant jusqu'à ce qu'elles soient juste tendres
Ajouter l'ail, l'oignon, les poivrons et faire revenir 2-3 minutes
Incorporer les tomates sans trop les cuire
Mélanger le basilic et 1cs d'huile à la préparation de légumes et verser sur les pâtes chaudes.
Si vous avez des tomates cerises, intégrez-les coupées en deux pour les plus grosses, entières pour les plus petites, just for fun.
Why not adding some cheese ? (parmiggiano, comté, gruyère...)
Comme pour la ratatouille, la garniture sera d'autant plus savoureuse que les légumes auront été émincés ou hachés finement. Les rondelles de courgettes et d'aubergines se veulent tendres tandis que les lanières de poivrons croquent sous la dent, l'ail et l'oignon relèvent le goût sans se montrer, et le tout baigne dans un petit jus de tomates que vous aurez pris soin de préserver en coupant la cuisson peu après l'incoporation de la pulpe rouge. Rien ne remplace le basilic frais.
[about pop music]
yeah, but it's also dealing with people's dreams and their emotions, and you've got to tread carefully. Because you're dealing with something that becomes somebody's memory, something they carry around with them. They come home - I've been the same - they want to hear a great record today. . . . It gets you though the evening, sets you up. It becomes the soundtrack to people's lives. It's disposable, but a lot of people rely on that to get them through. So it can't be trivialized that much.
Ray Davis (1995)
Cuire les pâtes al dente dans l'eau bouillante salée
Chauffer 2cs d'huile d'olive dans un wok et faire sauter les courgettes et aubergines 3 minutes en remuant jusqu'à ce qu'elles soient juste tendres
Ajouter l'ail, l'oignon, les poivrons et faire revenir 2-3 minutes
Incorporer les tomates sans trop les cuire
Mélanger le basilic et 1cs d'huile à la préparation de légumes et verser sur les pâtes chaudes.
Si vous avez des tomates cerises, intégrez-les coupées en deux pour les plus grosses, entières pour les plus petites, just for fun.
Why not adding some cheese ? (parmiggiano, comté, gruyère...)
Comme pour la ratatouille, la garniture sera d'autant plus savoureuse que les légumes auront été émincés ou hachés finement. Les rondelles de courgettes et d'aubergines se veulent tendres tandis que les lanières de poivrons croquent sous la dent, l'ail et l'oignon relèvent le goût sans se montrer, et le tout baigne dans un petit jus de tomates que vous aurez pris soin de préserver en coupant la cuisson peu après l'incoporation de la pulpe rouge. Rien ne remplace le basilic frais.
[about pop music]
yeah, but it's also dealing with people's dreams and their emotions, and you've got to tread carefully. Because you're dealing with something that becomes somebody's memory, something they carry around with them. They come home - I've been the same - they want to hear a great record today. . . . It gets you though the evening, sets you up. It becomes the soundtrack to people's lives. It's disposable, but a lot of people rely on that to get them through. So it can't be trivialized that much.
Ray Davis (1995)
Libellés :
aubergines,
courgettes,
poivrons,
végétarien
jeudi, juillet 21, 2005
Choc choc choc
Le Gâteau de Suzy présenté dans l'ouvrage de Pierre Hermé Mes Desserts au Chocolat se compose en proportions égales de chocolat (du noir et du très bon, c'est préférable dans ce genre de gâteau tout simple) et de beurre, de sucre en moindre quantité, d'oeufs entiers et d'un peu de farine, pas trop pour ne pas alourdir. La surface est craquelée, l'intérieur moelleux et consistant sans plomber, le goût intensément chocolaté (et ce n'est pas pour me déplaire). Le fondant au chocolat est à réinventer et à personaliser, anyway.
Now, dicks have drive and clarity of vision, but they are not clever. They smell pussy and they want a piece of the action. And you thought you smelled some good old pussy, and have brought your two small mincey faggot balls along for a good old time. But you've got your parties mangled up. There's no pussy here, just a dose that'll make you wish you were born a woman. Like a prick, you are having second thoughts. You are shrinking, and your two little balls are shrinking with ya. The fact that you've got "Replica" written down the side of your gun. (withdraws his gun) And the fact that I've got "Desert Eagle point five O" written on the side of mine, should precipitate your balls into shrinking, along with your presence. Now... Fuck off.
Snatch (2000), Guy Ritchie.
mercredi, juillet 20, 2005
Clafoutis aux Cerises (II)
La première version que j'avais proposée était simple et épurée, un genre de gâteau aux cerises et à la pâte à crêpes, plutôt bon mais pas franchement sexy. Reprenons la recette et essayons d'améliorer tout ça.
Laisser infuser à couvert une dizaine de minutes
Travailler au fouet la farine, les œufs, le sucre et le sel
Incorporer progressivement le lait et la crème en fouettant pour obtenir une pâte homogène
Garnir un plat beurré de cerises
Verser la pâte par dessus
Parsemer des copeaux de beurre
Enfourner 30 minutes à 200°
Démouler et laisser refroidir
Saupoudrer de sucre glace juste avant de servir.
J'ai dénoyauté les cerises, assaillie par la pression familiale... parce que quand même sans noyaux c'est plus agréable, hein.
Or, en réalité, pour l'existentialiste, il n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit, il n'y a pas de possibilité d'amour autre que celle qui se manifeste dans un amour; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des oeuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des oeuvres de Proust; le génie de Racine c'est la série de ses tragédies, en dehors de cela il n'y a rien; pourquoi attribuer à Racine la possibilité d'écrire une nouvelle tragédie, puisque précisément il ne l'a pas écrite ? Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure et en dehors de cette figure il n'y a rien. Evidemment, cette pensée peut paraître dure à quelqu'un qui n'a pas réussi sa vie. Mais d'autre part, elle dispose les gens à comprendre que seule compte la réalité, que les rêves, les attentes, les espoirs permettent seulement de définir un homme comme rêve déçu, comme espoirs avortés, comme attentes inutiles; c'est-à-dire que ça les définit en négatif et non en positif.
(...)
Mais l'existentialiste, lorsqu'il décrit un lâche, dit que ce lâche est responsable de sa lâcheté. Il n'est pas comme ça parce qu'il a un coeur, un poumon ou un cerveau lâche, il n'est pas comme ça à partir d'une organisation physiologique mais il est comme ça parce qu'il s'est construit comme lâche par ses actes. Il n'y a pas de tempérament lâche; il y a des tempéraments nerveux, il y a du sang pauvre, comme disent les bonnes gens, ou des tempéraments riches; mais l'hompme qui a un sang pauvre n'est pas lâche pour autant, car ce qui fait sa lâcheté, c'est l'acte de renoncer ou de céder, un tempérament ce n'est pas un acte; le lâche est défini à partir de l'acte qu'il a fait. Ce que les gens sentent obscurément et qui leur fait horreur, c'est que le lâche que nous présentons est coupable d'être lâche. Ce que les gens veulent, c'est qu'on naisse lâche ou héros.
(...)
Les uns qui se cacheront, par l'esprit de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches; les autres qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors qu'elle est la contingence même de l'apparition de l'homme sur la terre, je les appellerai salauds.
Jean-Paul Sartre, L'Existentialisme est un Humanisme.
mardi, juillet 12, 2005
Accord IV : Chocolat et Figue
la pâte sablée au cacao
1 oeuf entier
90g de beurre mou
1cs de sucre glace
1cs de cacao non sucré (Van Houtten)
2cs bombées d'amandes en poudre
110g de farine
Travailler le beurre en pommade à la spatule
Malaxer avec le sucre glace et les amandes en poudre
Incorporer l'oeuf
Ajouter le cacao et homogénéiser
Incorporer la farine, sans trop travailler la pâte
Former une boule de pâte, rajouter de la farine si nécessaire
Filmer la boule et l'aplatir en disque avant de la placer au frais, au moins 4 heures.
la ganache au chocolat
150g de chocolat noir (65%), cassé en morceaux
150g de crème fraîche liquide
50g de beurre froid, coupé en dés
Porter la crème à ébullition
Verser sur le chocolat et remuer, sans incorporer d'air, jusqu'à fonte complète du chocolat et prise de consistance de la ganache
Incorporer le beurre froid
les figues pochées
6 grosses figues, détaillées en dés
eau
miel
Porter à frémissement le miel et l'eau dans une casserole
Ajouter les dés de figues et laisser pocher 4 minutes
Retirer les dés et égoutter
Etaler la pâte sablée pour en foncer 1 moule à tarte de 22 cm de diamètre
Piquer de multiples coups de fourchette
Lester de poids (pois chiches, riz...)
Enfourner 20-25 minutes à 180°C, en enlevant les poids pour les 5 dernières minutes
Attention à ne pas trop faire cuire, sans quoi la pâte sera dure
Laisser refroidir
Couler un peu de ganache tiède sur le fond de tarte
Répartir uniformément les dés de figue
Recouvrir de la ganache
Laisser figer au froid
Parsemer d'un peu de cannelle sur la surface de la ganache.
Les quantités sont peut-être à revoir...
On peut s'attendre à ce qu'un esprit dans lequel le type d' « esprit libre » doit un jour devenir mûr et savoureux jusqu'à la perfection ait eu son événement décisif dans ma grande libération, et qu'auparavant il n'en ait été que davantage un esprit serf, qui semblait lié pour toujours à son coin et à son pilier. Quelle est l'attache la plus solide? Quels liens sont presque impossibles à rompre? Chez les hommes d'une espèce rare et exquise, ce seront les devoirs: ce respect tel qu'il convient à la jeunesse, la timidité et l'attendrissement devant tout ce qui est anciennement vénéré et digne, la reconnaissance pour le sol qui l'a portée, pour la main qui l'a guidée, pour le sanctuaire où elle apprit la prière, - ses instants les plus élevés mêmes seront ce qui la liera le plus solidement, ce qui l'obligera le plus durablement. La grande libération arrive pour des serfs de cette sorte soudainement, comme un tremblement de terre : la jeune âme est d'un seul coup ébranlée, détachée, arrachée – elle-même ne comprend pas ce qui se passe. C'est une investigation, une impulsion qui s'exerce, et se rend maîtresse d'eux comme un ordre ; une volonté, un souhait s'éveille, d'aller en avant, n'importe où, à tout prix ; une violente et dangereuse curiosité vers un monde non découvert flambe et flamboie dans tous les sens. « Plutôt mourir que vivre ici » - ainsi parle l'impérieuse voix de la séduction : et cet « ici », ce « chez nous » est tout ce qu'elle a aimé jusqu'à cette heure! Une peur, une défiance soudaines de tout ce qu'elle aimait, un éclair de mépris envers ce qui s'appelait pour elle le « devoir », un désir séditieux, volontaire, impétueux comme un volcan, de voyager, de s'expatrier, de se dépayser, de se rafraîchir, de se dégriser, de se mettre à la glace, une haine pour l'amour, peut-être une démarche et un regard sacrilège en arrière, là-bas, où elle a jusqu'ici prié et aimé, peut-être une brûlure de honte sur ce qu'elle vient de faire, et un cri de joie en même temps pour l'avoir fait, un frisson et d'ivresse et de plaisir intérieur, où se révèle une victoire – une victoire ? sur quoi ? sur qui ? victoire énigmatique, problématique, sujette à caution, mais qui est enfin la première victoire : - voilà les maux et les douleurs qui composent l'histoire de la grande libération. C'est en même temps une maladie qui peut détruire l'homme, que cette explosion première de force et de volonté de se déterminer soi-même, de s'estimer soi-même, que cette volonté de volonté libre : et quel degré de maladie se décèle dans les épreuves et les bizarreries sauvages par lesquelles l'affranchi, le libéré, cherche désormais à se prouver sa domination sur les choses ! Il pousse autour de lui de cruelles pointes, avec une insatiable avidité ; ce qu'il rapporte de butin doit payer la dangereuse excitation de son orgueil ; il déchire ce qui l'attire. Avec un sourire mauvais, il retourne tout ce qu'il trouve voilé, épargné par quelque pudeur : il cherche à quoi ressemblent ces choses quand on les met à l'envers. C'est arbitraire et plaisir à l'arbitraire, si peut-être il accorde maintenant sa faveur à ce qui avait jusque-là mauvaise réputation, - s'il va rôdant curieux, et chercheur, autour du défendu. Au fond de ses agitations et débordements – car il est, chemin faisant, inquiet et sans but comme dans un désert – se dresse le point d'interrogation d'une curiosité de plus en plus périlleuse. « Ne peut-on pas retourner toutes les valeurs? et le bien est-il peut-être le mal ? et Dieu rien qu'une invention et une rouerie du diable ? Tout peut-il être faux en dernière analyse ? Et si nous sommes trompés, ne sommes-nous pas par là aussi trompeurs ? Ne faut-il pas aussi que nous soyons trompeurs? » - Voilà les pensées qui le guident et l'égarent, toujours plus avant, toujours plus loin. La solitude le tient dans son cercle et dans ses anneaux, toujours plus menaçante, plus étouffante, plus poignante, cette redoutable déesse et mater saeva cupidinum* – mais qui sait aujourd'hui ce que c'est que la solitude ?...
Friedrich Nietzsche
Travailler le beurre en pommade à la spatule
Malaxer avec le sucre glace et les amandes en poudre
Incorporer l'oeuf
Ajouter le cacao et homogénéiser
Incorporer la farine, sans trop travailler la pâte
Former une boule de pâte, rajouter de la farine si nécessaire
Filmer la boule et l'aplatir en disque avant de la placer au frais, au moins 4 heures.
la ganache au chocolat
Porter la crème à ébullition
Verser sur le chocolat et remuer, sans incorporer d'air, jusqu'à fonte complète du chocolat et prise de consistance de la ganache
Incorporer le beurre froid
les figues pochées
Porter à frémissement le miel et l'eau dans une casserole
Ajouter les dés de figues et laisser pocher 4 minutes
Retirer les dés et égoutter
Etaler la pâte sablée pour en foncer 1 moule à tarte de 22 cm de diamètre
Piquer de multiples coups de fourchette
Lester de poids (pois chiches, riz...)
Enfourner 20-25 minutes à 180°C, en enlevant les poids pour les 5 dernières minutes
Attention à ne pas trop faire cuire, sans quoi la pâte sera dure
Laisser refroidir
Couler un peu de ganache tiède sur le fond de tarte
Répartir uniformément les dés de figue
Recouvrir de la ganache
Laisser figer au froid
Parsemer d'un peu de cannelle sur la surface de la ganache.
Les quantités sont peut-être à revoir...
On peut s'attendre à ce qu'un esprit dans lequel le type d' « esprit libre » doit un jour devenir mûr et savoureux jusqu'à la perfection ait eu son événement décisif dans ma grande libération, et qu'auparavant il n'en ait été que davantage un esprit serf, qui semblait lié pour toujours à son coin et à son pilier. Quelle est l'attache la plus solide? Quels liens sont presque impossibles à rompre? Chez les hommes d'une espèce rare et exquise, ce seront les devoirs: ce respect tel qu'il convient à la jeunesse, la timidité et l'attendrissement devant tout ce qui est anciennement vénéré et digne, la reconnaissance pour le sol qui l'a portée, pour la main qui l'a guidée, pour le sanctuaire où elle apprit la prière, - ses instants les plus élevés mêmes seront ce qui la liera le plus solidement, ce qui l'obligera le plus durablement. La grande libération arrive pour des serfs de cette sorte soudainement, comme un tremblement de terre : la jeune âme est d'un seul coup ébranlée, détachée, arrachée – elle-même ne comprend pas ce qui se passe. C'est une investigation, une impulsion qui s'exerce, et se rend maîtresse d'eux comme un ordre ; une volonté, un souhait s'éveille, d'aller en avant, n'importe où, à tout prix ; une violente et dangereuse curiosité vers un monde non découvert flambe et flamboie dans tous les sens. « Plutôt mourir que vivre ici » - ainsi parle l'impérieuse voix de la séduction : et cet « ici », ce « chez nous » est tout ce qu'elle a aimé jusqu'à cette heure! Une peur, une défiance soudaines de tout ce qu'elle aimait, un éclair de mépris envers ce qui s'appelait pour elle le « devoir », un désir séditieux, volontaire, impétueux comme un volcan, de voyager, de s'expatrier, de se dépayser, de se rafraîchir, de se dégriser, de se mettre à la glace, une haine pour l'amour, peut-être une démarche et un regard sacrilège en arrière, là-bas, où elle a jusqu'ici prié et aimé, peut-être une brûlure de honte sur ce qu'elle vient de faire, et un cri de joie en même temps pour l'avoir fait, un frisson et d'ivresse et de plaisir intérieur, où se révèle une victoire – une victoire ? sur quoi ? sur qui ? victoire énigmatique, problématique, sujette à caution, mais qui est enfin la première victoire : - voilà les maux et les douleurs qui composent l'histoire de la grande libération. C'est en même temps une maladie qui peut détruire l'homme, que cette explosion première de force et de volonté de se déterminer soi-même, de s'estimer soi-même, que cette volonté de volonté libre : et quel degré de maladie se décèle dans les épreuves et les bizarreries sauvages par lesquelles l'affranchi, le libéré, cherche désormais à se prouver sa domination sur les choses ! Il pousse autour de lui de cruelles pointes, avec une insatiable avidité ; ce qu'il rapporte de butin doit payer la dangereuse excitation de son orgueil ; il déchire ce qui l'attire. Avec un sourire mauvais, il retourne tout ce qu'il trouve voilé, épargné par quelque pudeur : il cherche à quoi ressemblent ces choses quand on les met à l'envers. C'est arbitraire et plaisir à l'arbitraire, si peut-être il accorde maintenant sa faveur à ce qui avait jusque-là mauvaise réputation, - s'il va rôdant curieux, et chercheur, autour du défendu. Au fond de ses agitations et débordements – car il est, chemin faisant, inquiet et sans but comme dans un désert – se dresse le point d'interrogation d'une curiosité de plus en plus périlleuse. « Ne peut-on pas retourner toutes les valeurs? et le bien est-il peut-être le mal ? et Dieu rien qu'une invention et une rouerie du diable ? Tout peut-il être faux en dernière analyse ? Et si nous sommes trompés, ne sommes-nous pas par là aussi trompeurs ? Ne faut-il pas aussi que nous soyons trompeurs? » - Voilà les pensées qui le guident et l'égarent, toujours plus avant, toujours plus loin. La solitude le tient dans son cercle et dans ses anneaux, toujours plus menaçante, plus étouffante, plus poignante, cette redoutable déesse et mater saeva cupidinum* – mais qui sait aujourd'hui ce que c'est que la solitude ?...
Friedrich Nietzsche
jeudi, juillet 07, 2005
Cheesecake aux Myrtilles
Je mets plus de photos, les cheesecakes ça sait pas se tenir.
la purée de myrtilles
200-300g de myrtilles fraîches ou surgelées
3cs bombées de sucre
Mélanger les myrtilles avec le sucre
Porter sur feu doux et cuire quelques minutes, que le sucre fonde
Mixer grossièrement les myrtilles pour obtenir une purée à peu près homogène
Laisser frémir quelques minutes
le fond de biscuits
150g de biscuits sablés au beurre (type palets bretons)
30g de beurre fondu
Ecraser les biscuits à grands coups de rouleau à pâtisserie
Mélanger avec le beurre fondu pour obtenir un amas sableux
Tapisser le fond d'un moule à manquer largement beurré
Lisser la surface avec le dos de la cuillère
la garniture
600g de fromage blanc crémeux (type Calin, Jockey)
1cs bombée de crème fraîche épaisse
2 fromages blancs type faisselle
200g de sucre
1 sachet de sucre vanillé
3 oeufs frais
Fouetter les fromages blancs avec la crème fraîche
Ajouter les sucres et bien mélanger
Incorporer les oeufs et homogénéiser l'ensemble
Garnir le moule de la préparation
Verser délicatement la purée de myrtilles par-dessus
Tracer des sillons au couteau dans la masse
Enfourner 1h-1h15 à 150-160°C, que la garniture soit figée
Réserver au froid avant de servir.
mmm... et ça fond dans la bouche.
La sonnerie du Ciné-Eldorado retentissait dans l'air clair. C'est un bruit familier du dimanche, cette sonnerie en plein jour. Plus de cent personnes faisaient queue, le long du mur vert. Elles attendaient avidement l'heure des douces ténèbres, de la détente, de l'abandon, l'heure où l'écran, luisant comme un caillou blanc sous les eaux, parlerait et rêverait pour elles. Vain désir : quelque chose en elles resterait contracté ; elles avaient trop peur qu'on ne leur gâchât leur beau dimanche. Tout à l'heure comme chaque dimanche, elles allaient être déçues : le film serait idiot, leur voisin fumerait la pipe et cracherait entre ses genoux ou bien Lucien serait si désagréable, il n'aurait pas un mot gentil ou bien, comme par un fait exprès, justement aujourd'hui, pour une fois qu'on allait au cinéma, leur douleur intercostale allait renaître. Tout à l'heure comme chaque dimanche, de sourdes petites colères grandiraient dans la salle obscure.
Jean-Paul Sartre, La Nausée.
la purée de myrtilles
Mélanger les myrtilles avec le sucre
Porter sur feu doux et cuire quelques minutes, que le sucre fonde
Mixer grossièrement les myrtilles pour obtenir une purée à peu près homogène
Laisser frémir quelques minutes
le fond de biscuits
Ecraser les biscuits à grands coups de rouleau à pâtisserie
Mélanger avec le beurre fondu pour obtenir un amas sableux
Tapisser le fond d'un moule à manquer largement beurré
Lisser la surface avec le dos de la cuillère
la garniture
Fouetter les fromages blancs avec la crème fraîche
Ajouter les sucres et bien mélanger
Incorporer les oeufs et homogénéiser l'ensemble
Garnir le moule de la préparation
Verser délicatement la purée de myrtilles par-dessus
Tracer des sillons au couteau dans la masse
Enfourner 1h-1h15 à 150-160°C, que la garniture soit figée
Réserver au froid avant de servir.
mmm... et ça fond dans la bouche.
La sonnerie du Ciné-Eldorado retentissait dans l'air clair. C'est un bruit familier du dimanche, cette sonnerie en plein jour. Plus de cent personnes faisaient queue, le long du mur vert. Elles attendaient avidement l'heure des douces ténèbres, de la détente, de l'abandon, l'heure où l'écran, luisant comme un caillou blanc sous les eaux, parlerait et rêverait pour elles. Vain désir : quelque chose en elles resterait contracté ; elles avaient trop peur qu'on ne leur gâchât leur beau dimanche. Tout à l'heure comme chaque dimanche, elles allaient être déçues : le film serait idiot, leur voisin fumerait la pipe et cracherait entre ses genoux ou bien Lucien serait si désagréable, il n'aurait pas un mot gentil ou bien, comme par un fait exprès, justement aujourd'hui, pour une fois qu'on allait au cinéma, leur douleur intercostale allait renaître. Tout à l'heure comme chaque dimanche, de sourdes petites colères grandiraient dans la salle obscure.
Jean-Paul Sartre, La Nausée.
mercredi, juillet 06, 2005
Fondant aux cerises
Initialement cette recette est faite pour des cerises griottes au sirop. Cependant comme la saison s'y prête, autant utiliser des fruits frais. On dénoyautera les cerises avec soin et on n'aura aucune réticence à laisser se répandre leur jus lors de la cuisson.
Travailler le beurre en pommade avec les sucres
Incorporer les oeufs un à un
Ajouter le chocolat râpé (le plus finement possible, même si c'est certes fastidieux, long, pénible...)
Mélanger la farine et la levure
Incorporer progressivement ces éléments solides à la préparation
Garnir un moule à manquer beurré et fariné
Disposer les cerises dénoyautées en les enfonçant légèrement dans la pâte
Enfourner 30 minutes à 180°C.
Accompagner éventuellement d'une cuillère de crème fraîche. Le gâteau est très moelleux, avec les touches de chocolat râpées qui fondent agréablement sous le palais. Les cerises juteuses relèvent le tout par leur acidité.
Comment pouvais-je me rendre supérieur à la force de l'argent ? Le procédé le plus simple était de m'écarter de la sphère de son influence, c'est-à-dire la civilisation : aller aux champs, manger des racines et boire de l'eau des sources ; me promener nu, et vivre comme un animal. Mais cela, en admettant même que ce ne fût pas difficile à faire, n'était pas combattre une fiction sociale ; ce n'était même pas combattre - c'était fuir. Bien sûr, celui qui refuse d'engager le combat n'y est pas vraiment vaincu. Mais il est vaincu moralement parce qu'il ne s'est pas battu. Le procédé ne devait pas être celui-là : ce devait être un procédé de combat et non de fuite. Comment soumettre l'argent, en le combattant ? Comment me dérober à son influence et à sa tyrannie sans esquiver la rencontre ? Il n'y avait qu'une manière : l'acquérir. L'acquérir en quantité suffisante pour cesser de sentir son influence ; et plus grande serait la quantité, plus libre je serais. Quand j'ai vu cela clairement, avec toute la force de mes convictions et ma logique d'homme lucide, je suis entré dans la phase actuelle - commerciale et bancaire, cher ami - de mon anarchisme.
Fernando Pessoa, Le banquier anarchiste.
mardi, juillet 05, 2005
Artichauts et Epinards
Une garniture verte qui se prête bien aux spaghetti ou aux orechiette.
5 artichauts poivrade 150-200g d'épinards, lavés et hachés grossièrement 1 gousse d'ail, finement hachée 1 gros oignon, finement émincé huile d'olive persil plat haché
Oter les feuilles dures des artichauts jusqu'à la base tendre
Emincer finement chaque artichaut en enlevant au fur et à mesure les parties dures
Faire revenir ces lamelles d'artichauts une dizaine de minutes dans un peu d'huile
Ajouter l'oignon et l'ail et poursuivre 2-3 minutes
Ajouter enfin les épinards et saisir 2-3 min à feu plus vif
Assaisonner et parsemer de persil plat.
Uh-huh. Eighteenth century, no such thing, nada, nothing. No one ever imagined such a thing. No sane person. Along comes this doctor, uh, Semmelweis, Semmelweis. Semmelweis comes along. He's trying to convince people, other doctors mainly, that's there's these teeny tiny invisible bad things called germs that get into your body and make you sick. He's trying to get doctors to wash their hands. What is this guy? Crazy? Teeny, tiny, invisible? What do they call it? Uh-uh, germs? Huh? What? Now, up to the 20th century, last week, as a matter of fact, before I got dragged into this hellhole. I go in to order a burger at this fast food joint, and the guy drops it on the floor. James, he picks it up, he wipes it off, he hands it to me like it's all OK. "What about the germs?" I say. He says, "I don't believe in germs. Germs is a plot made up so they could sell disinfectants and soaps." Now he's crazy, right?
Terry Gilliam, Twelve Monkeys (95).
Oter les feuilles dures des artichauts jusqu'à la base tendre
Emincer finement chaque artichaut en enlevant au fur et à mesure les parties dures
Faire revenir ces lamelles d'artichauts une dizaine de minutes dans un peu d'huile
Ajouter l'oignon et l'ail et poursuivre 2-3 minutes
Ajouter enfin les épinards et saisir 2-3 min à feu plus vif
Assaisonner et parsemer de persil plat.
Uh-huh. Eighteenth century, no such thing, nada, nothing. No one ever imagined such a thing. No sane person. Along comes this doctor, uh, Semmelweis, Semmelweis. Semmelweis comes along. He's trying to convince people, other doctors mainly, that's there's these teeny tiny invisible bad things called germs that get into your body and make you sick. He's trying to get doctors to wash their hands. What is this guy? Crazy? Teeny, tiny, invisible? What do they call it? Uh-uh, germs? Huh? What? Now, up to the 20th century, last week, as a matter of fact, before I got dragged into this hellhole. I go in to order a burger at this fast food joint, and the guy drops it on the floor. James, he picks it up, he wipes it off, he hands it to me like it's all OK. "What about the germs?" I say. He says, "I don't believe in germs. Germs is a plot made up so they could sell disinfectants and soaps." Now he's crazy, right?
Terry Gilliam, Twelve Monkeys (95).
samedi, juillet 02, 2005
Madeleines au Chocolat
Il s'agit de madeleines légères et intensément chocolatées, légèrement parfumées à la cardamome, dont la recette est largement inspirée (pour ne pas dire à peu près recopiée) de celle des madeleines au chocolat et au citron de Pierre Hermé. Peu de farine, beaucoup de beurre (as usual), une pincée de levure et du cacao plutôt que du chocolat.
Qu'est-ce qu'il nous faut ?
- 3cs de cacao non sucré, du Van Houtten c'est mieux
- les graines de 3-4 cosses de cardamome, finement broyées (pilonnées même, si vous disposez de l'ustensile adéquat)
- 2 gros oeufs
- 90g de sucre
- 70g de farine
- 1cc et demi de levure chimique
- 100g de beurre à température ambiante
Comment procéder ?
- Mélanger le sucre avec les graines écrasées de cardamome
- Humidifier éventuellement pour mieux laisser se développer l'arôme de cardamome
- Incorporer les œufs en battant au fouet
- Presser le beurre dans ses mains afin de le ramollir (pommade)
- Répartir au fouet dans le mélange
- Tamiser ensemble le cacao, la farine et la levure pour ajouter ces éléments solides à la préparation, toujours au fouet
- Mélanger pour obtenir une consistance homogène
- Couvrir le saladier d'un film plastique et placer au frais le plus longtemps possible (bon, pas une semaine non plus)
- Préchauffer le four à 220°C (chaud)
- Garnir 12 moules à madeleines beurrés et farinés
- Enfourner à peine un quart d'heure à 180°C, la porte du four laissée entrouverte à l'aide d'un ustensile en métal (du bois pourrait s'enflammer!)
- Laisser reposer avant de démouler.
C'est le repos au frais qui permet la formation d'un petit renflement à la cuisson (choc thermique...). Une fois les madeleines complètement refroidies, on peut les entreposer dans une boîte hermétique en fer blanc pour les conserver quelques jours.
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;
C'est l'Ennui- l'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!
Charles Baudelaire, Au Lecteur.
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Pierre Hermé
vendredi, juillet 01, 2005
Recycler des bananes condamnées
3 bananes archi-mûres, la peau noire et le toucher mou... personne pour les manger. C'est ainsi que je vous expose mon fondant à la banane.
1° temps
Blanchir au fouet 2 oeufs entiers avec 100g de cassonade. Incorporer 100 mL de crème fraîche liquide et 1 bouchon de rhum. Ajouter enfin 125g de farine et bien homogénéiser le tout.
Garnir un moule à manquer beurré de la préparation.
2° temps
Découper les trois bananes (en prédécomposition) en rondelles épaisses. Disposer les rondelles sur la préparation précédente.
3° temps
Blanchir au fouet encore 2 oeufs avec 2 sachets de sucre vanillé (Bourbon hein). Incorporer 100g de noix de coco râpée. Verser enfin 60g de beurre fondu et mélanger. Recouvrir les rondelles de bananes de cette seconde préparation. Lisser avec le dos d'une cuillère.
Enfourner 35 minutes à 150°C (le four ne doit pas être trop chaud, ni le moule à manquer trop grand d'ailleurs pour garder une épaisseur respectable).
C'est vrai que j'ai aussi coulé un peu de chocolat fondu par dessus, juste comme ça.
- Oubliant aussitôt le spectacle de la rue, Zazie s'approcha de la bouche, la sienne sèche d'émotion. Contournant à petits pas une balustrade protectrice, elle découvrit enfin l'entrée. Mais la grille était tirée. Une ardoise pendante portait à la craie une inscription que Zazie déchiffra sans peine. La grève continuait. Une odeur de poussière ferrugineuse et déshydratée montait doucement de l'abîme interdit. Navrée, Zazie se mit à pleurer.
- Elle y prit un si vif plaisir qu'elle alla s'asseoir sur un banc pour y larmoyer avec plus de confort. Au bout de peu de temps d'ailleurs, elle fut distraite de sa douleur par la perception d'une présence voisine. Elle attendit avez curiosité ce qui allait se produire.
- Il se produisit des mots, émis par une voix masculine prenant son fausset, ces mots formant la phrase interrogative que voici :
- "Alors, mon enfant, on a un gros chagrin ?"
- Devant la stupide hypocrisie de cette question, Zazie doubla le volume de ses larmes. Tant de sanglots semblaient se presser dans sa poitrine qu'elle paraissait ne pas avoir le temps de les étrangler tous.
- "C'est si grave que ça ? demanda-t-on.
- – Oh ! voui, msieu."
- Décidément, il était temps de voir la gueule qu'avait le satyre. Passant sur son visage une main qui transforma les torrents de pleurs en rus bourbeux, Zazie se tourna vers le type. Elle n'en put croire ses yeux. Il était affublé de grosses bacchantes noires, d'un melon, d'un pébroque et de larges tatanes. C'est pas possib, se disait Zazie avec sa petite voix intérieure, c'est pas possib, c'est un acteur en vadrouille, un de l'ancien temps. Elle en oubliait de rire.
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